Jérôme Pastorino : Performance & Morino Club
la passion du produit, le devoir de l’excellence
Lorsqu’un jeune de 26 ans vient nous vendre du cognac, on peut être tenté de sourire. Jérôme, lui, ne plaisante pas lorsqu’il s’agit de terroir. En tant que vendeur reconnu et confirmé, prêtant son conseil à de nombreux entrepreneurs, c’est en conteur d’histoire qu’il se transforme lorsqu’il s’agit de parler de spiritueux. C’est alors une poésie qui s’inscrit en bouche et dans les cœurs. Bienvenue au Morino Club !
Jérôme, qui es-tu ?
Un petit jeune de Saint-Louis qui, le jour où il a décidé de se lancer dans le commerce, ne l’a pas fait à moitié. J’ai débuté en alternance dans une entreprise de Saint-Louis dans laquelle je suis resté 3 ans. J’ai eu la chance d’être très bien accompagné sur mon parcours, aussi bien à l’école qu’en entreprise. Cette expérience m’a donné le goût du travail, d’être capable de donner plus pour aller plus loin. Cette mentalité m’a permis de décrocher un poste d’ingénieur commercial aux industries de chimie, spécialisé dans le nettoyage et la maintenance pour les professionnels. Ça s’est fait suite à une rencontre lors du concours «Les Négociales». À cette époque, cette personne m’avait laissé sa carte, mais j’étais encore en alternance. Et puis un jour, j’ai décidé de me challenger et d’apprendre de nouvelles choses. L’idée d’évoluer dans la chime et plus particulièrement dans l’industrie m’a beaucoup plu. L’entretien s’est déroulé pendant le confinement et nous n’arrivions pas à trouver de lieu pour l’effectuer. J’ai alors proposé à mon futur employeur de le faire chez moi, ce qui l’a surpris. J’ai donc commencé en septembre 2020. Là, on m’apprend que le secteur Sud Alsace est vacant et que tout est à faire. J’ai compris que j’étais fait pour les défis et cette première année, j’ai fini meilleur jeune vendeur de la société. J’avais vraiment trouvé ma voie et beaucoup de clients me demandaient conseil sur la vente. En 2023, j’ai donc eu l’envie de mettre mes compétences au profit du plus grand nombre et j’ai créé ma première société, Performance, qui accompagne les entreprises dans leur développement et l’optimisation de leurs performances commerciales. C’est également la période où je suis devenu jeune papa.
Comment es-tu arrivé à créer Morino Club ?
Justement à cette période, parmi mes premiers clients, il avait 2 marques de rhum qui avaient besoin de mes services pour développer leurs ventes auprès des restaurateurs. Lucas et Lucie se sont joints à moi et une marque de cognac s’est ajouté à notre offre, puis 3 domaines de vin. Aujourd’hui, nous disposons d’un panel de produits exceptionnels. Nous cherchons des producteurs en capacité de livrer facilement et pas exclusivement sur palettes pour répondre aux besoins des restaurateurs. L’exclusivité sur certains produits est également un point essentiel de notre stratégie. Puis, on s’est rendu compte que des clients industriels ou des particuliers souhaitaient acheter nos produits, mais nous n’étions pas en mesure de leur vendre, car en exclusivité avec les restaurateurs. Moreno Club est né de ce besoin. Il s’agit donc d’un club de dégustation dédié aux entreprises et aux professionnels, mais aussi aux particuliers. Ces animations permettent de fédérer et de passer de bons moments. C’est aussi l’occasion de réconcilier certaines personnes avec l’idée qu’ils se font du vin et des spiritueux.
Comment se porte actuellement le marché du vin et des spiritueux ?
Pour certains, bien, pour d’autres, mal. Moi je pense qu’il faut juste prendre le taureau par les cornes. Beaucoup de gens ont besoin d’un retour à des choses de valeur, qui sortent du quotidien. C’est pourquoi, il ne suffit pas de poser une bouteille sur la table. Ce qui fait la différence, c’est l’histoire qu’on va raconter autour. La dégustation est un voyage et une expérience sensorielle. Lorsque l’un de mes producteurs de cognac raconte l’histoire derrière le produit, je trouve ça extraordinaire. Il faut savoir qu’il y a des appellations dans le cognac : XO, Napoléon, VS ou VSOP… Elles correspondent à l’âge minimum de l’eau-de-vie qui est présente dans le fût, XO signifiant 10 ans. Le XO de ce producteur a 25 ans. On pourrait parler d’un XXO (extra extra vieux). Je lui ai donc demandé, François, pourquoi ne pas l’appeler XXO ? Sa réponse m’a laissé sans voix. Il a dit : «Je préfère avoir un XO exceptionnel, qu’un XXO comme les autres». Cela résume la philosophie de Morino : parler d’un produit unique.
Comment se porte l’esprit épicurien ?
J’ai 26 ans et j’ai le sentiment que ma génération est très demandeuse de la découverte gastronomique. Il y a un regain d’intérêt croissant pour tout ce qui est de l’ordre de la tradition, de cette culture de la table à la française. C’est aussi le plaisir de découvrir de nouvelles choses, de réaliser de nouvelles expériences. Nous avons un terroir et un savoir-faire unique en France, la jeunesse doit s’en emparer pour les pérenniser, continuer de les transmettre, car c’est notre histoire passée et future. Aujourd’hui, je fais ma part en partageant des expériences gustatives d’exception.
Jérôme Pastorino
Performance Morino Club
1 Avenue du Général De Gaulle
68390 Sausheim
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