Pierre Lecrucru / Kévin Mascaut – Dats conseil
Solutions d’étuqetage : quand l’innovation rencontre l’efficacité terrain.
La vie est faite de rencontres, et certaines d’entre elles aboutissent à de beaux projets.
Lorsque Pierre Lecuru, homme d’expérience et de terrain, rencontre Kévin Mascaut, technicien de pointe aux idées avant-gardistes, cela donne naissance à une collaboration pleine de potentiel. On peut alors penser qu’ils étaient faits pour se rencontrer. Open vous invite à découvrir Datis Conseil et leur passion pour l’étiquetage.
Bonjour Pierre Lecuru, bonjour Kévin Mascaut, pouvez-vous vous présenter ?
PL : Nous sommes tous les deux issus de la même profession avec deux parcours quasiment similaires, exercés parallèlement l’un de l’autre auprès de sociétés appartenant au domaine de l’étiquetage et de la traçabilité. Au fil des années nous avons été tout naturellement amenés à créer chacun notre propre entreprise puis nous nous sommes trouvés. En ce qui me concerne, j’ai 25 ans d’expérience dans le domaine de la traçabilité, tant sur l’aspect technique que commercial.
KM : Mon parcours est presque similaire à celui de Pierre. Presque, dans la mesure où j’ai moins d’années d’expérience que lui et donc un peu moins de bouteille. Je suis personnellement dans le métier depuis 2011 suite à un BTS électrotechnique, j’ai commencé par dépanner des imprimantes à étiquettes, je ne savais même pas que ça existait. J’ai immédiatement trouvé cela intéressant car cela m’ouvrait des portes en tant qu’itinérant et me permettait de mettre les mains dans le cambouis chez des clients dans divers domaines d’activité. J’aime également les outils de production, donc ça me permettait de découvrir les process de fabrication, comme ceux du sucre ou encore de la laine de verre. C’est aussi intéressant que varié. J’ai donc eu ce parcours pendant 4 ans, après quoi, j’ai fait un séjour dans le marquage jet d’encre, toujours lié à la traçabilité mais plus spécifiquement le marquage sur ligne. Puis, je suis revenu dans mon entreprise initiale en tant que responsable technique sur une durée de 2 ans, avant de faire le choix de monter ma propre structure en parallèle, quittant Strasbourg pour me rapprocher de mes racines sundgauviennes.
Datis c’est quoi ?
PL : C’est l’un de nos fournisseurs que nous avions en commun qui nous a mis en relation. Nous avons vite réalisé que nous parlions le même langage, tenions le même discours et étions ainsi totalement sur la même longueur d’onde. Et il faut dire que nous étions extrêmement complémentaires. Nous avons alors décidé de travailler un an ensemble, tout en conservant nos propres structures, avant de fusionner en 2023 pour créer Datis Conseils & Solutions.
Notre siège social est à Lyon, puisque Pierre habite là-bas, mais notre rayonnement est axé sur le Grand Est avec un gros développement sur le secteur mulhousien, mais également la Bourgogne-Franche-Comté.
En ce qui concerne la traçabilité, cela passe par différentes étapes qui sont : l’étiquetage, marquer les produits, mettre des codes-barres, pour ensuite les suivre, c’est-à-dire les lire, les restituer à différents logiciels de gestion. Notre force aujourd’hui, c’est d’identifier les incohérences qui existent auprès des entreprises, comme par exemple, des ressaisies de données, et de leur apporter des solutions, toujours à l’écoute du client. Notre mission est de comprendre ses objectifs, d’identifier ce qui doit être conservé, ce qui doit changer ou être amélioré, et d’essayer de se positionner de manière à rendre la traçabilité de ses produits la plus efficace possible. Nous apportons aujourd’hui des solutions matérielles ou logicielles, permettant de dialoguer avec les ERP, les GPAO ou le WMS. Nous développons des interfaces terrains permettant de communiquer avec tous ces outils en automatique. En résumé, nous sommes spécialisés dans tout ce qui concerne la chaîne de traçabilité et acquisition de données.
KM : Nous travaillons également sur l’automatisation. Cela concerne la mise en ligne de machines qui vont déposer des étiquettes sur des produits et colis ou l’amélioration des performances de lignes de conditionnement ou de produits afin d’assurer une qualité de traçage irréprochable. Notre valeur ajoutée repose sur notre faculté analytique des existants ainsi que notre connaissance et notre expérience dans ce domaine très spécialisé. Nous souhaitons apporter des solutions qui vont dans la continuité du process existant, ou de la refonte de solutions dans un objectif d’amélioration globale. Cela passe par un vrai travail d’écoute. Concernant nos solutions, elles ne sont pas open source, mais presque. Cela permet à nos clients d’avoir les cartes en mains en évitant de voir sa production bloquée parce qu’il n’aurait plus le support sur le produit qu’on lui a vendu. Nos solutions sont ouvertes et accessibles.
Qui sont vos clients ?
KM : Cela peut être une petite structure PME qui a de petits volumes et cherche à se déployer. L’objectif sera souvent de leur faire gagner du temps. Nous allons essayer d’apporter une solution offrant un rapport technique et économique intéressant. Nous travaillons également pour de très grands groupes qui nous font confiance car nous avons su leur apporter des solutions techniques qui allaient au-delà de la norme française et qui leur apportent une efficacité dont ils gardent la maîtrise d’œuvre. Au final, nous n’avons pas vraiment de client type. Notre ADN, c’est d’apporter une solution, qu’il s’agisse d’un bout de logiciel avec une petite imprimante ou d’émettre un outil qui va dialoguer avec des différentes solutions, voire en Cloud, c’est-à-dire avec des éléments multi-sociétés ou du partage de données et ainsi de suite.
PL : Aujourd’hui, notre niveau et notre compétence technique nous permet de faire des choses jusqu’au développement informatique, là où les outils standards du marché ne savent plus répondre, nous sommes en mesure d’apporter le petit bout de solution qui manque pour finaliser l’ensemble du projet. Par exemple, une petite société qui fait de la confiture, aurait besoin, pour une augmentation de volume, d’avoir une solution peu onéreuse. Nous travaillons également en avant-projet, notamment sur de gros projets. Généralement, 80% de la solution est en place, avant même d’avoir réalisé des offres commerciales.
Datis compte aujourd’hui 3 personnes. Comment fait-on lorsqu’on est une petite structure pour cibler de grands comptes ?
PL : Selon moi, ce n’est pas un problème de structure, mais de réponse. Aujourd’hui, une société, quelle que soit sa taille, et particulièrement dans les grands groupes, est attendue sur la qualité de la réponse qu’elle va apporter. Cela ne dépend pas du nombre de personnes mais de la compétence et de la connaissance du métier qui vont apporter la valeur ajoutée de la solution proposée. Vous pouvez avoir une société de 150 personnes. Si aucune d’elles n’est en mesure d’aller aussi loin que le client le souhaite, vous serez à côté. Le client ira naturellement vers celui qui lui apportera la solution.
Nous constatons également, particulièrement auprès des grosses entreprises, qu’il y a une perte d’efficacité, beaucoup trop de réunions et des projets qui avancent peu ou lentement. Nous observons une perte dans la concrétisation des choses. A contrario, nous allons miser sur notre efficacité opérationnelle. Cela est très apprécié par nos clients. Bien entendu, il faut des réunions, mais elles doivent être efficaces et le moins chronophages possibles. Nous concentrons ensuite nos efforts sur le terrain et moins sur l’aspect théorique des choses.
KM : Il y a un point très important à prendre en compte, c’est que nous nous amusons. Chaque problématique devient un challenge pour nous, un jeu d’enquête ou d’énigmes. Cet aspect nous stimule énormément et nous permet d’aborder chaque obstacle comme un défi. Et lorsque la solution se met en place et fonctionne, il n’y a rien de plus gratifiant. C’est pour cela qu’on se lève chaque matin. Pierre sera plus sur l’aspect machine et moi, sur le programme.
PL : Il faut savoir que notre modèle économique actuel ne correspond pas vraiment à notre business plan initial. Nous pensions à l’origine servir de petits clients régionaux sur des petits applicatifs, mais finalement nous avons eu des appels de grosses sociétés qui avaient des lourdes problématiques techniques non résolues et pour lesquelles nous avons pu apporter des réponses pertinentes et ainsi gagner leur confiance. Nous pensions également nous faire bloquer au niveau des achats dans ces grands groupes, il se trouve que nous sommes allés jusqu’au bout. Nous nous étions nous-mêmes mis des freins dès le départ. Aujourd’hui, nous les avons enlevés !
Enfin, il y a un aspect essentiel dans la relation aux grands comptes, c’est que le client a besoin de proximité et de réactivité. Il ne veut plus avoir à faire à une hotline. C’est aussi la force d’une petite structure de leur apporter cette qualité d’échange et cette considération.
Comment se porte le marché de l’étiquetages ?
PL : Il est évidemment concurrentiel, mais il est naturellement porteur. Aujourd’hui, pas une société ne peut se passer d’étiquettes, qu’elles soient petites, grosses, moyennes. La solution réside plus dans la manière d’appréhender l’étiquetage. Nous avons la chance d’avoir un service commercial qui ne nous coûte pas cher et qui s’appelle « les normes ». L’évolution de ces dernières amène les gens à avoir toujours plus de besoins. C’est quelque chose de très vivant et qui bouge tout le temps, par exemple avec les Nutri-Score, si on parle de l’agroalimentaire. Le marché actuel est lié à la conjoncture. Beaucoup de gens ont déjà des systèmes d’étiquetage. La question se pose sur le sujet du renouvellement, de l’amélioration de l’existant ou du remplacement. Nous sommes sur un aspect financier lié aux fluctuations économiques de la société. Malheureusement, les investissements, en temps de crise, vont avoir tendance à se geler au niveau matériel. A l’inverse, les consommables bénéficient toujours d’un besoin. Nous constatons tout de même une tendance à la baisse du nombre de projets ou simplement au fait qu’ils ne sont pas toujours menés à terme. Ils ne sont pas annulés mais reportés. Nous sommes plus sur une considération de temps que de l’état du marché en soi.
Comment vous adaptez-vous face à l’évolution perpétuelle des normes ?
Aujourd’hui, particulièrement dans l’agroalimentaire, les normes évoluent assez rapidement et changent dans des deltas de temps qui sont très courts. L’élément intéressant qui pose problème aux industriels, est de savoir s’il vaut mieux tout faire soi-même et faire un peu d’impression d’étiquette à la carte ou s’il vaut mieux continuer à acheter un stock d’un million d’étiquettes et le jeter parce que la norme a évolué. Qu’il s’agisse de l’automobile, de la pharma ou de l’agroalimentaire, il y a tellement de choses à dire sur chacune des normes que ce serait très complexe. La réflexion consiste à se demander quelle partie le client peut prendre à sa charge et comment il peut gagner en autonomie. Ensuite, il y a des technologies comme la RFID. La proportionnalité des éléments de lecture de TAG RFID est très forte, ce qui n’était pas le cas il y a 4 ou 5 ans. Il faut maintenant trouver des applications pour la déployer. C’est un point sur lequel il y a débat. Beaucoup de projets sont étudiés, mais peu d’entre eux arrivent à terme car c’est un sujet compliqué.
KM : La plupart du temps, une norme qui va changer pour l’automobile va générer probablement les mêmes actions de correction et d’amélioration de notre part que pour une norme dans l’agroalimentaire. Ce qui va changer d’un secteur d’activité à l’autre, c’est la manière dont on va chercher les informations qu’on va vouloir imprimer, mais le process reste toujours le même. Cela ne nous impose pas d’être systématiquement à la page des normes. Nous restons concentrés sur la solution technique.
Pierre Lecru & Kévin Mascaut – Datis Conseil
5 rue de Brechaumon
68210 Traubach-Le-Haut
k.mascaut@datis-conseils.fr
+33 7 68 18 09 67
datis-conseils.fr
