Mehdi Boswingel / Alexandre Yomede / One Com

Tic & Tac font la paire

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux-là se sont trouvés. Mehdi et Alexandre, ce sont des passionnés, des copains, des pros. Issus de parcours aussi atypiques qu’audacieux, ils ont su mettre leur créativité, leur humour et leur oeil affûté au service de leurs clients. Les essayer, c’est les adopter. Et en plus, le café est meilleur chez One Com !

 

Bonjour Mehdi et Alxandre, qui êtes-vous ?

MB : Je suis Mehdi Boswingel, j’ai 27 ans, je suis entrepreneur depuis mes 19 ans. Je fais de la photo et de la vidéo pour le plaisir depuis mes 10 ans. Je prenais le compact de ma tante pour aller m’amuser avec mes potes. Je retouchais mes photos sur photofiltres, puis sur Gimp (logiciel équivalent à Photoshop en open source). Mon parcours scolaire a été un peu catastrophique. Je me suis retrouvé en internat après avoir été viré de mon collège en sixième, ça m’a fait du bien, ça m’a remis les idées au clair. J’ai arrêté l’école en troisième, je n’ai pas passé le brevet… En fait, je n’y suis pas allé. Je me suis donc très vite retrouvé à faire quelques jobs alimentaires, comme plombier chauffagiste.

J’ai également eu un premier emploi à la chicha, où je faisais le service, ce qui me permettait de gagner un peu d’argent pour ma famille entre autres. J’y faisais aussi des photos et de la vidéo et j’y ai croisé beaucoup d’artistes connus. Très vite, j’ai commencé à réaliser des prestations à droite à gauche mais je ne me voyais pas vivre de ça et encore moins retourner à l’école. En réalité, à ce moment, je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie. Je continuais donc à faire mes vidéos (clip musicaux), tout en consommant énormément de tutoriels, y compris sur le montage. Un jour, un copain m’a parlé d’une formation sur Mulhouse qui s’appelait la ligne numérique, en me disant que c’était une bonne planque, qu’on était payé par l’état pour rester assis sur une chaise toute la journée. Je suis donc parti dans cette optique, c’est vous dire mon état d’esprit à l’époque. Et c’est là que j’ai eu un déclic. Il faut bien comprendre que j’ai grandi dans des quartiers dits populaires et on était dans une sorte de bulle, c’est-à-dire qu’on ne savait pas du tout ce qui se passait à Mulhouse. A aucun moment je ne m’imaginais que je pouvais gagner ma vie en faisant de la vidéo.

Lors de la formation, il y avait divers intervenants qui venaient nous parler de leur métier. J’ai alors compris qu’on pouvait vivre de cette passion. Et ce qui m’a surpris, c’est quand j’ai commencé à apprendre des choses à certains d’entre eux. J’ai alors commencé à me dire que je pouvais aussi le faire, que j’en étais capable. J’ai alors commencé à me former sur tout. Je n’avais pas les diplômes, mais j’avais les compétences. J’ai continué à enchaîner les contrats. Par chance, je n’ai jamais eu à démarcher. Puis, ça a pris de l’ampleur, j’ai pris des bureaux, je me suis entouré de freelances jusqu’à créer l’agence One Com. C’est alors que j’ai rencontré Alexandre avec qui nous sommes très complémentaires.

AY : Je suis Alexandre Yomede, j’ai 27 ans et je suis cadreur monteur à l’agence One Com. Mon parcours est un peu moins folklorique que celui de Mehdi (rires) et en même temps un peu similaire. Dans l’adolescence, j’étais ce pote qui filme ses escapades et monte des vidéos pour amuser la galerie. Je me suis formé dès l’âge de 12 ans, sans m’en rendre compte réellement, grâce aux tutoriels Youtube, que ce soit sur l’utilisation du matériel ou sur les logiciels de montage. Comme Mehdi, je ne pensais pas que c’était possible d’en vivre. Mon éducation m’avait amené à penser que le travail était nécessairement quelque chose de pénible et dénué de plaisir. Je ne réalisais pas non plus que j’étais créatif. Je me suis donc d’abord orienté vers la sécurité incendie et j’ai réalisé que je n’étais pas fait pour ça. Puis, j’ai entendu parler de cette formation, la ligne numérique, et je me suis dit pourquoi pas. Cela m’a conduit à un stage auprès de l’agence Carbon Café qui a abouti sur un contrat. J’ai ensuite rencontré Mehdi et sa créativité a fait écho avec la mienne. Je me suis d’abord mis à mon compte, mais force est de constater que je ne travaillais qu’avec lui, ce qui nous a conduit à réellement travailler ensemble.

 

One Com c’est quoi ?

MB : C’est une agence de production audiovisuelle spécialisée dans la photo et la vidéo pour les entreprises. Nous travaillons pour tous types de secteurs d’activité, tels que le médical, l’industrie, l’architecture, l’horlogerie, etc. Nous savons tout faire et nous avons un vrai studio photo en interne, avec un joli trou au sol merci Alexandre (rires). Pour ceux qui veulent voir l’origine du trou, je vous invite à venir sur nos réseaux sociaux, vous y trouverez la vidéo (voir sur notre instagram @onecommulhouse). Nous sommes une agence jeune et créative. Je ne cherche pas à faire une usine à gaz. Nous aimons ce que nous faisons et c’est la raison pour laquelle les gens viennent à nous. Notre énergie est bienveillante, spontanée, fun et décomplexée. Nous ne cherchons pas à produire en quantité, mais nous voulons prendre du plaisir et que nos clients prennent du plaisir.  Il y a des jours où on a de la pression, c’est un fait inéluctable, mais quand on vient le matin au bureau, c’est avec l’envie de faire de belles choses. L’autre valeur que nous mettons en priorité, c’est la réactivité. Nous sommes capables de répondre à des demandes avec des délais très courts.

AY : Il va y avoir de grosses agences de production qui vont faire de la pub TV avec des gros moyens ou des réalisateurs plus cinématographiques avec de grosses équipes où chacun occupe un poste très précis. Nous nous situons entre les deux, nous sommes un couteau suisse, c’est-à-dire qu’on n’ira pas dans ces domaines-là, pourtant, nous sommes en mesure de proposer du contenu de qualité.

 

Pouvez-vous me parler un peu de vos références ?

MB : Comme je le disais plus tôt, nous avons eu cette chance de ne jamais avoir eu besoin de démarcher, le travail est toujours venu à nous, et nous avons la chance d’avoir de superbes références, telles que les montres Apose (Cf Open#03) que nous accompagnons sur toute la partie photos et vidéos. Nous travaillons également beaucoup avec la Ville de Mulhouse, le GHR, le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole, Edf, Apose,  le KM0, le Village by CA, ou encore le numéro 1 mondial du sécateur Felco. Nos réalisations sont nos meilleures publicités.

AY : C’est vrai qu’on nous demande souvent comment on a réussi à se créer une telle clientèle sans démarcher. Je pense que le parcours de Mehdi, c’est quelque chose qui attire, mais surtout, Mulhouse est un petit microcosme où les choses vont très vite. Les gens parlent entre eux, tout le monde se connait. Je pense que ça a beaucoup joué. Mehdi va aussi beaucoup parler aux gens dès qu’on est sur un tournage.

La vidéo est un média encore parfois sous-estimé, pourtant on en consomme plus que jamais. Quelle vision avez-vous sur ce sujet ?

AY : Avant, on consommait la vidéo à la télévision. Aujourd’hui, elle est partout, sur nos smartphones, sur nos ordinateurs, sur les affiches publicitaires, mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. Et là, la vidéo a changé le mindset. Tout d’abord par le format avec l’arrivée du format vertical qui a été une vraie révolution, y compris dans la manière de cadrer. Certaines agences de contenu se sont d’ailleurs même spécialisées dans ce format et ne proposent que ça.

MB : Le meilleur exemple, ce sont les youtubeurs qui sont aujourd’hui capables de faire plus d’audience que la TV et de proposer des formats plus qualitatifs que certaines émissions. Et ce qui est encore plus fou, c’est que la télévision en est arrivée à s’inspirer de chaines Youtube.

AY : Ce qui me chagrine, en revanche, c’est que nous sommes rentrés dans la vidéo fastfood. C’est-à-dire que pour exister dans le paysage, il faut publier constamment. Cela a pour conséquence de favoriser la quantité de contenus, souvent sans valeur ajoutée, sans réflexion, sans contenance, juste pour alimenter un flux non stop. Pire encore, cela donne une durée de vie hyper éphémère à des contenus qui sont qualitatifs. Il nous est déjà arrivé de travailler plusieurs heures sur un contenu qui va avoir une durée de vie de 15 minutes. C’est extrêmement frustrant. Et ça va en s’accélérant. La cadence des publications prend le dessus sur la qualité. C’est la grande limite des réseaux sociaux. A l’époque, lorsqu’un entreprise réalisait une vidéo, cela avait quelque chose d’exceptionnel. Elle pouvait l’utiliser sans réelle stratégie, elle se suffisait à elle-même. Aujourd’hui, la baisse de portée d’une vidéo, couplée à ce côté très éphémère, nous oblige à apporter toute une stratégie de publication. Pour cela, nous travaillons avec des community managers afin d’optimiser l’impact de nos productions. Cet effet fastfood a également pour conséquence de nous obliger à travailler très vite, que ce soit pour tourner ou pour monter. On doit également s’adapter à la perte d’attention du public. Accrocher quelqu’un devient de plus en plus difficile. C’est la raison pour laquelle les vidéos sont de plus en plus courtes en entrent directement en frontal avec le spectateur. Nous n’avons plus le temps de développer un contexte, il faut être premier degré.

MB : Voilà la raison pour laquelle, chez One Com, nous ne réalisons que peu de vidéos type réels. Nous cherchons plus à réaliser de la belle vidéo sur des formats plus longs. En revanche, les clients nous demandent souvent, ensuite, de les adapter pour les réseaux.

 

Comment vous voyez l’évolution de la consommation de la vidéo ?

MB : Etant donné qu’il y a de plus en plus de vidéos, il y a de plus en plus de vidéastes. C’est devenu tellement facile de filmer. Tout le monde est capable de faire une vidéo avec son Iphone. Certaines entreprises vont être conscientes de l’intérêt de passer par des professionnels et d’autres non. Il y a beaucoup de monde sur le marché, mais lorsqu’on fait les choses différemment, ça se ressent. Il reste de la place, selon moi, pour ceux qui cherchent à faire un travail de qualité, il faudra simplement trouver cette place dans un marché hyper concurrentiel. Ce qui va nous différencier, ce sera notre approche sur le message. Enchaîner des images, c’est à la portée de tout le monde. Monter une vidéo qui ait du sens, qui raconte quelque chose et qui apporte une valeur ajoutée, c’est ce qui nous différencie.

 

Comment vivez-vous l’émergence de l’IA ?

AY : L’IA elle est là, on le sait et il va falloir vivre avec. Nous sommes impressionnés aujourd’hui de voir ce qu’elle est capable d’accomplir. Pour autant, actuellement, elle n’est pas en mesure de remplacer une équipe de tournage. Cela dit, elle peut nous être d’une grande aide. C’est un outil qui va nous faire gagner du temps, ne serait-ce que pour éliminer un bruit de fond sur de l’audio ou même générer des sous-titres en temps réel.

MB : Par exemple, nous réalisons une interview lors d’un événement et nous ne pouvons pas enlever les personnes autour de nous. L’IA peut nous permettre de supprimer les discussions en arrière-plan. C’est une percée incroyable. C’est un outil incroyable, il faut l’exploiter.

 

Mehdi, comment ton style « street » est perçu par les clients ?

MB : Comme je disais, je viens des quartiers populaires et j’ai décidé d’assumer ma provenance et ma culture rap et street au sens large. J’ai grandi dans une sorte de bulle dans laquelle je voyais des choses impensables pour la majorité des gens mais qui étaient normales pour moi. Le jour où je suis sorti de cette bulle, j’ai découvert un autre monde. J’ai vu Mulhouse sous un autre angle et ça a changé ma vie. Ca n’a pas été facile tous les jours surtout au début. Je pense que c’est surtout mon langage qui mettait des barrières au début. On m’a même parfois refusé l’accès à certains sites alors que j’avais un badge. Je me suis parfois senti jugé, mais ça n’a duré qu’un temps. J’ai ensuite été invité par le Ministère du travail qui a vu mon parcours. Je suis allé à Paris pour en parler devant plus de 800 chefs d’entreprises. Avoir en face de moi des personnes bienveillantes m’a permis de prendre confiance en moi.

En conclusion, cette interview nous plonge dans le parcours passionnant de Mehdi et Alexandre, deux passionnés qui ont su transformer leurs compétences et leur énergie en une entreprise créative et bienveillante. Leur histoire montre qu’avec de la persévérance et une passion sincère, il est possible de construire un projet qui non seulement répond aux besoins du marché, mais qui s’impose aussi par son authenticité et sa réactivité. One Com incarne cet équilibre entre qualité, innovation et adaptabilité, avec une vision claire de l’impact de la vidéo dans notre société actuelle.

Chez One Com, on ne vend pas du rêve, on en crée !

 

Article : Gilles Brauneisen

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