Concernant le recrutement, rencontrez-vous des difficultés ?

J’ai toujours tendance à être très optimiste. On entend souvent que c’est compliqué, que le COVID a tout changé, que les gens ne veulent plus travailler et qu’ils ne sont pas motivés. Mes parents le disaient déjà il y a plus de 20 ans, il n’y a rien de neuf. La vraie question pour moi, c’est de savoir ce qu’on propose de différent pour attirer les talents. Parce que des talents il y en a, peu importe le corps de métiers qu’on exerce. Le vrai sujet, c’est comment on donne envie aux gens de venir travailler pour nous de manière durable. Oui, il faut dépenser un peu plus d’énergie. Oui, il faut communiquer un peu différemment. Oui, il faut apporter des conditions totalement différentes. Le recrutement chez nous, il se passe bien, il se passe qualitativement. Avec 20 % de croissance, on s’en sort très bien !

La notion environnementale est issue d’une initiative personnelle ou fait-elle suite à une demande de vos clients ?

En tant que chef d’entreprise, il faut savoir se positionner. Il faut savoir si tu es le wagon ou la locomotive. Je vais revenir un peu en arrière. Il y a douze ans, l’écologie ce n’était pas la mode, en tout cas pas dans mon domaine d’activité. Je vous parle d’une époque où on n’avait pas d’argent, on était une petite structure et on fabriquait nous-même nos produits. On ne faisait pas d’industrie, on ne faisait pas de santé, c’était beaucoup plus simple. Bref on était avec notre vinaigre blanc, notre bicarbonate, une petite société artisanale de nettoyage qui fabriquent elle-même ses produits et ça plaisait beaucoup aux clients. Donc on avait déjà cet ADN et on avait cette volonté de faire les choses différemment. Néanmoins il y a douze ans, le constat était assez simple. Il y avait deux choses qui n’étaient pas faites dans notre secteur d’activité. La première, c’est qu’on ne prenait absolument pas soin de notre planète, c’est à dire que le nettoyage se faisait avec de la chimie lourde et polluante. La deuxième c’est qu’on ne prenait pas soin du collaborateur, la femme de ménage n’avait pas son mot à dire. C’était un travailleur de l’ombre, pas du tout valorisé. En finalité c’est marrant parce que tout l’ADN de REGIONETTOYAGE s’est construit sur la base de tout ce que mes clients ont pu me dire et des attentes qu’ils avaient. Donc, l’écologie était notre idée et faisait partie de notre volonté, de l’ADN de l’époque. En conclusion, on a aujourd’hui une certification qui s’appelle Écolabel européen, qui est délivrée par l’Afnor. C’est une certification qui acte que tous les process d’achat, de nettoyage de management et de formation sont respectueux de l’humain et de l’environnement. Cette certification est sortie en avril 2019. On a été la première et la seule entreprise française à être certifiée. On est, encore aujourd’hui, qu’une poignée en France à l’être. Cinq, si ma mémoire est bonne, et nous sommes toujours la seule en Alsace, parce qu’en fait, si vous voulez bien faire les choses, il faut aller très loin dans le process et dans la réflexion de tous les modes de travail. Jusqu’à 2019, il n’existait pas grand-chose pour valoriser les sociétés comme les nôtres. Donc oui, je suis content et très fier d’avoir obtenu cette certification. Elle nous oblige à être dans une vraie démarche vertueuse. Nos fournisseurs sont tous locaux. Il faut favoriser les circuits courts. Concernant les produits, on est en veille constante sur les nouvelles technologies. C’est indispensable. Je vous donne un exemple qui parlera à tout le monde. Aujourd’hui, on utilise une génération de produits d’entretien de chimie verte à base d’enzymes. Les enzymes, c’est quoi ? C’est votre bifidus actif, grosso modo ce sont les bonnes bactéries qui mangent les mauvaises. Donc oui, on est en veille constante parce que je vous l’ai dit tout à l’heure, on veut être la locomotive et pas le wagon. On veut être une société qui montre l’exemple, qui montre le chemin à suivre, on aime toujours avoir une longueur d’avance.