Cédric Ehret, Nicolas Largeois, Arnaud Blumert : Mercedes Kroely

Une histoire humaine, une marque de prestige

Mercedes Benz résonne au nom de 2 femmes. La première, Mercedes, était la fille d’Emil Jellinek, à l’époque importateur de la marque Mercedes dans le midi de la France, et Bertha Benz, laquelle, en août 1888, a sauvé l’entreprise en redonnant le goût d’entreprendre à son mari. Une symbolique forte pour une entreprise familiale qui sait mettre l’humain au centre de ses préoccupations. Lorsqu’on entre chez Mercedes Kroely, c’est d’abord un sourire qui vous accueille, une équipe aux petits soins, un excellent café, un visage apaisant, celui de Mathilde qui incarne parfaitement cette philosophie. Comment un lieu bâti il y a seulement 5 ans peut-il véhiculer tant d’histoire ? C’est parce que les personnes qui ont mené cette entreprise jusqu’à ce qu’elle est aujourd’hui, à l’image de Paul Kroely, ont su insuffler une énergie unique et fédératrice adossée à un sigle qui parle à n’importe lequel d’entre nous, synonyme d’excellence, d’élégance et de savoir-vivre. Car Mercedes est plus qu’une marque automobile, c’est un état d’esprit. Open a rencontré pour vous les 3 dirigeants des concessions d’Illzach, Sausheim et Colmar.

Bonjour messieurs, pouvez-vous vous présenter ?

CE : Cédric Ehret, je suis le directeur de la concession VP de Sausheim pour le Groupe Kroely depuis maintenant 2 ans.

NL : Nicolas Largeois, directeur de la concession Mercedes Colmar depuis 1 ans (9 ans d’ancienneté).

AB : Arnaud Blulert, directeur de la concession véhicules industriels à Illzach et dans le Groupe depuis 4 ans.

Pouvez-vous me raconter l’histoire du Groupe Kroely ?

AB : L’histoire a commencé en 1907 avec les concessions Delage et Peugeot. La famille Kroely, jusqu’en 1918, doit tout d’abord faire face à la guerre et  à la présence de troupes allemandes. À cette époque, l’entreprise assurait le service des ambulances.

CE : L’histoire de Kroely a été parsemée d’embûches et de rebondissements. Il y a bien sûr eu la grande dépression, la Seconde Guerre mondiale… La famille s’est vraiment accrochée et a su répondre à l’adversité. Ils auraient, plus d’une fois, eu l’occasion de s’éteindre, mais leur volonté a fait que plus de 100 ans après, le Groupe est toujours là et plus robuste que jamais.

NL : Aujourd’hui, le Groupe Kroely, ce sont 850 collaborateurs répartis sur 24 concessions.

AB : Ce qui est important aujourd’hui, c’est que dans le paysage de la distribution automobile alsacien, il ne reste pas beaucoup de groupes dirigés par un investisseur unique, de plus, une entreprise familiale. C’est assez rare.

CE : Un investisseur unique qui a fait un choix osé en 2017 de se recentrer uniquement sur des marques premium et deluxe à savoir Mercedes et Porsche en cédant la partie historique du groupe, à savoir Peugeot, Volkswagen, Audi, Seat ou encore Skoda. À l’heure où beaucoup d’investisseurs cherchaient à racheter un maximum de concessions, il a fait le pari d’investir sur un créneau bien spécifique.

Pour quelles raisons avez-vous choisi Mercedes ?

CE : En ce qui me concerne, j’ai choisi la marque Kroely avant la marque Mercedes. J’étais dans l’automobile depuis 25 ans dans la région. Il était important pour moi de retrouver certaines valeurs, un état d’esprit, une entreprise centrée autour de l’humain avec un vrai projet.

NL : Je viens de région parisienne. Lorsque je suis arrivé en Alsace, il y a 9 ans, j’ai été séduit par l’identité forte qui se détachait du Groupe. Au-delà de la gamme des véhicules, l’histoire et la philosophie de Kroely m’ont immédiatement donné envie de pousser la porte. C’est une marque passionnante qui entretient une relation saine entre le réseau de distribution et le constructeur, et c’est assez rare pour le souligner.

AB : En ce qui me concerne, j’ai débuté dans l’automobile en 1996. À ce moment-là, j’étais multimarques. Je suis mulhousien d’origine et je suis dans le Groupe depuis 4 ans, mais dans la marque Mercedes depuis 15 ans pour la Suisse. Si on m’avait dit à l’époque que je reviendrais en France, je ne l’aurais pas cru. Pourtant, me voici, et c’est le fait que ce soit une entreprise alsacienne avec un investisseur unique qui m’a fait sauter le pas. De plus, pour moi, dans le secteur de l’utilitaire et du poids lourd, Mercedes reste la marque de référence dans toute l’histoire en termes d’innovation.

CE : Ce qui rend la collaboration avec Paul Kroely exceptionnelle, c’est que sa vision n’est pas uniquement financière, c’est un vrai passionné d’automobile avec une âme de garagiste. Il aime son métier, son univers, son entreprise et ses collaborateurs. Il a su, au cours des années, mettre en place une vraie relation de confiance et a gagné le respect de ses équipes, parce qu’il leur témoigne ce même respect au quotidien. Vous ne verrez que rarement un patron venir saluer ses 850 collaborateurs, s’intéresser à eux, leur poser des questions. Paul Kroely est ce type de personne. Lorsque de nouveaux collaborateurs rejoignent le Groupe, ils sont reçus dans son bureau au siège à Strasbourg. On ne voit pas ça souvent dans des groupes de cette taille.

AB :  Il y a environ 15 jours, nous avons rentré de nouvelles peintures en carrosserie, un détail pour certains. Paul m’a demandé de lui envoyer les fiches produits pour savoir ce qu’ils avaient amélioré en termes de normes écologiques. C’est quelqu’un qui connaît son sujet et qui s’intéresse. À chaque fois qu’il passe dans une concession, il prend le temps d’aller saluer toute l’équipe, et est capable de partager une pizza avec eux. L’humain a une place primordiale au sein du Groupe et tout le monde en a conscience. Cela fédère les équipes, crée du lien et un vrai sentiment d’appartenance.

CE : Il y a l’aspect humain, mais également infrastructurel. Le bâtiment est un axe de développement important dans la politique du Groupe. Notre parc immobilier est entièrement neuf, le dernier a été inauguré la semaine dernière. Lorsque la marque s’implante géographiquement, nous ne rénovons pas, mais construisons et nos bâtiments ont pour vocation de respecter des normes exigeantes en termes de décarbonation. Que ce soit par la récupération d’eau de pluie ou de panneaux photovoltaïques, sur le toit ou encore des ombrières qui nous protègent du soleil, tous les choix sont faits pour répondre aux enjeux environnementaux de notre époque, tout en maximisant le confort des équipes et des clients. Nous avons la chance de travailler dans un cadre exceptionnel. Ce cercle vertueux s’installe également avec le partage des bénéfices. Nous avons une culture du résultat et de la performance couplée avec une politique de redistribution.

Comment se portent les marques Mercedes et Smart sur le marché ?

CE : Tout d’abord, la marque Smart vit aujourd’hui un renouveau. Notre objectif est de le faire comprendre au client. La marque a rompu avec ce qui a fait son succès, en proposant des gammes de véhicules vraiment différentes et surtout en prenant le parti pris du 100 % électrique avec les modèles #1 et #2. Malgré tout, nous restons sur des véhicules haut de gamme qui sont une alternative aux véhicules Mercedes, avec une autonomie de 400 km. Pour ce qui est de Mercedes, elle se positionne aujourd’hui comme la deuxième marque premium sur le marché national avec une gamme très large qui couvre tous les secteurs jusqu’au poids lourd. Nous couvrons tous les segments avec des motorisations thermiques et hybrides rechargeables. Nous sommes d’ailleurs la seule marque actuellement à proposer des véhicules hybrides diesel. Nous avons également une vraie couverture de gamme électrique sur tous les segments. Demain, nous aurons une mécanisation électrique pour chacun des modèles qui ont fait le succès de la marque : GLC, Classe C ou encore Classe E.

AB : Concernant le marché du poids lourd, Mercerdes occupe la deuxième place. En revanche, sur les marques premium, elle se place numéro un depuis plusieurs années. Nous sortons aujourd’hui un nouveau produit électrique, l’eActros 600, qui est techniquement le plus abouti du marché avec 600 km d’autonomie. Nous avons également toute une gamme de véhicules utilitaires légers disponibles en électriques, du Citan au Vito, en passant par le Sprinter. Nous sommes là sur des générations 2.0 avec des autonomies beaucoup plus intéressantes. Le Sprinter reste l’utilitaire le plus vendu en Europe.

L’hydrogène est-il un axe d’avenir pour les poids lourds ?

AB : Daimler a effectivement mis en avant, il y a 2 ou 3 ans à la Foire de Hanovre, un prototype de tracteur à hydrogène qui aurait 1 000 km d’autonomie, dans une idée justement de longue distance. Cela peut effectivement être d’actualité dans 4 ou 5 ans, je pense, mais pas avant, car nous n’avons pas les infrastructures en face aujourd’hui pour soutenir une telle transformation. Néanmoins, c’est dans l’air du temps et cela soulève de l’intérêt et des questions.

Le développement de l’électrique amène forcément la question de la concurrence avec le marché asiatique. Comment appréhendez-vous ce sujet ?

CE :  Tout d’abord, concernant Smart, la marque a fait le choix de partir sur une technologie 100 % électrique et n’a pas d’alternative. Il y a donc une volonté claire d’aller jusqu’au bout. D’autres constructeurs font cohabiter plusieurs énergies entre elles. Il est évident que nous allons glisser tout doucement vers une part électrique de plus en plus grande. L’interdiction de produire des véhicules thermiques à partir de 2035 nous oblige, de toute manière, à emprunter cette voie. Cela concerne tous les acteurs du marché.

NL : Mercedes a fait le choix de passer de motoriser des véhicules conventionnels, historiquement thermiques, vers de l’électrique. C’est, selon moi, le pas qu’il fallait faire pour sortir de la stigmatisation, avoir des modèles un peu plus passe-partout, et surtout, permettre au client de faire un choix de design moins marqué électrique. C’est une manière de faire la passation en douceur, car certaines personnes sont encore très attachées à certains aspects du véhicule thermique.

CE  : Aujourd’hui on ne peut plus dire que les structures de recharge électrique manquent. Nous, français, avons le meilleur réseau de bornes de charge d’Europe. Elles sont partout, dans les supermarchés, les parkings, les hôtels et tous types de lieux publics. L’autonomie des véhicules est en perpétuelle croissance, nous commençons à afficher du 500 / 600 km. Cela nous permet de dire que cette technologie a clairement de l’avenir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous continuerons à moyen ou long terme sur du 100 % full électrique sans plus aucun moteur thermique. La piste des carburants de synthèse prend de plus en plus de place dans le débat et va également prendre sa place dans cette révolution technologique. En ce qui concerne le marché asiatique, il ne faut pas oublier que Mercedes est le constructeur non-asiatique numéro 1 sur le marché du luxe en Chine. Un marché qui a encore fait un bond de 36 % en 2023. Enfin, nos clients ont un affect très prononcé pour la marque qui a une vraie histoire sur le marché français. De plus, nous cultivons une relation client et une proximité très fortes avec un service de qualité et des véhicules de remplacement. Notre clientèle est très attachée à ces valeurs.

Quels sont les enjeux du Groupe pour les années à venir ?

NL  : Un enjeu qui n’est pas nouveau, c’est de fidéliser nos clients. Cela nous impose de nous différencier, d’innover, comme avec les hôtels à pneus ou nos solutions de gardiennage. La location de courte durée permet également de développer notre mobilité. L’idée principale de tout cela est que chaque client qui passe la porte d’une de nos concessions doit vivre une expérience différente, qualitative et marquante. On se doit aussi de développer nos activités au service de nos clients. Si nous voulons être des acteurs majeurs du marché, il faut laisser une empreinte unique. C’est à cette condition que les gens penseront à nous. L’image de la marque véhicule une idée de l’excellence que nous devons incarner dans tous les aspects de notre métier, jusqu’à la qualité du café que nous offrons à nos clients. Nous ne devons pas répondre à leurs attentes, mais les dépasser.

Comment, selon vous, le marché de l’automobile va-t-il évoluer dans les prochaines années ?

AB : Nous constatons qu’il y a aujourd’hui, une autre manière de consommer la voiture, surtout auprès des nouvelles générations. Le covoiturage ou le partage changent la manière d’acheter. Les jeunes générations manifestent également moins le besoin de passer le permis, là où, lorsque les gens de ma génération, à leur âge, en faisaient une priorité absolue, témoigne d’une baisse d’intérêt à la possession d’un véhicule pour les générations futures. Pour ce qui concerne les véhicules industriels, en revanche, le besoin de livrer n’est pas prêt de ralentir avec l’expansion continue du e-commerce. Il y a donc des adaptations dans tous les domaines et notre métier est de répondre aux nouvelles exigences et aux besoins du consommateur qui évolue avec la société.

CE  : Le monde de l’automobile a toujours dû faire face au changement, la voiture étant un objet essentiel de notre quotidien, son utilisation est le reflet du monde qui change. Le Groupe Kroely en a conscience et a toujours su évoluer avec son temps, son histoire le prouve, et nous sommes là pour pérenniser la présence de cette marque d’exception pour les années à venir.

 

Cédric Ehret
Mercedes / Smart Kroely
2 Rue de l’Europe, 68390 Sausheim
+33 3 89 61 89 61

Arnaud Blumert
Mercedes-Benz
Utilitaires et Poids Lourds
228 Av. de Fribourg, 68110 Illzach
+33 3 89 61 77 50

Nicolas Largeois
Mercedes / Smart Kroely
24 Av. Joseph Rey, 68000 Colmar
+33 3 89 27 04 77

mercedes-kroely.fr

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